Naval
L’industrie navale française regroupe l’ensemble des entreprises qui participent à la conception, la construction, la réparation et la maintenance des navires. C’est une industrie de haute technologie, très largement ouverte à l’international, et dont les activités concernent le secteur défense et civil, maritime et fluvial :
- Navires militaires, de surface ou sous-marins ;
- Navires civils : paquebots, navires de pêche, transport de passager ;
- Équipements de haute technologie pour les navires et les industries maritimes ;
- Structures et équipements ou services pour les énergies marines, éolien en tête
- Drones de surface ou sous-marins ;
- Systèmes de cybersécurité.
LES GRANDES TENDANCES
L’industrie navale française est une industrie dont l’excellence technologique est largement reconnue et recherchée par ses clients, à la fois nationaux et internationaux. Le secteur naval représente ainsi près de la moitié des exportations de défense en 2019, et 95% des navires civils construits le sont pour l’export, en valeur ! L’industrie navale française innove fortement pour développer et construire le navire du futur, qui sera tout à la fois plus intelligent, voire autonome, et plus vert, grâce à l’optimisation de la forme du navire ou le recours à de nouvelles formes de propulsion, telles que le GNL (Gaz Naturel Liquéfié), l’hydrogène ou encore l’éolien. L’industrie navale française trouve par ailleurs une diversification pour ses activités dans le développement des énergies marines renouvelables.
Ces nouvelles technologies et enjeux impliquent la création de nombreux emplois et postes dans les prochaines années, et ce alors que l’industrie navale française est en forte croissance, portée par la dynamique nationale et internationale.
©PIRIOU
En chiffres
LES PRINCIPAUX ACTEURS
Le tissu industriel naval français est composé de PME, ETI, startups et grands groupes : maîtres d’œuvre et systémiers, fournisseurs et sous-traitants, équipementiers. A la différence d’autres secteurs, un certain nombre de maitres d’œuvre sont des ETI : les chantiers de taille intermédiaires.
- NAVAL GROUP : Leader européen du naval de défense.
- CHANTIERS DE L’ATLANTIQUE : Entreprise de construction maritime et de services aux flottes existant depuis 150 ans.
- THALES : Conçoit un éventail unique de solutions technologiques d’exception.
- ECA GROUP : Depuis 1936, expert en robotique, systèmes automatisés, simulation et procédés industriels.
- PIRIOU : Spécialisé dans la construction, la réparation et l’ingénierie navales de navires de taille moyenne à forte valeur ajoutée.
- IXBLUE : Entreprise spécialisée dans la conception et la fabrication d’équipements de haute technologie dans les domaines de la mer, de la photonique et de l’autonomie.
- CMN : CONSTRUCTIONS MÉCANIQUES DE NORMANDIE, est un chantier naval implanté à Cherbourg.
- COUACH : Acteur pionnier dans la construction de navires professionnels et de plaisance, comme dans les services navals.
- OCEA : Depuis plus de 30 ans, OCEA est un expert de la conception, la construction, la commercialisation et le soutien de bateaux en aluminium jusqu’à 90 mètres.
- SOCARENAM : Entreprise spécialisée en construction et en réparation navales.
- CHANTIER NAVAL DE MARSEILLE : CNdM est un chantier de réparation navale, de refitting et de conversion de navires de commerce.
LES ENJEUX
L’industrie navale française est fortement engagée dans la transition éco-énergétique, afin de réduire l’empreinte environnementale et les pollutions des mers, qu’elles soient atmosphériques, de rejets solides ou liquides, ou sonores. Les industriels de la construction navale française disposent d’ores et déjà de nombreuses solutions techniques. C’est notamment le cas de l’optimisation des carènes, des hélices ou des propulseurs en général, qui permettent de limiter la consommation de carburant et par conséquent les émissions de gaz à effet de serre. Pouvant être mises en œuvre en complément d’une baisse de la vitesse des navires, ces solutions peuvent être adaptées aux navires neufs comme aux navires existants, selon les possibilités de modification.
Le GNL (Gaz Naturel Liquéfié), s’il ne règle que partiellement la problématique des émissions, est une autre réponse à court et moyen terme. La propulsion au GNL nécessite cependant l’installation de postes de ravitaillement adaptés dans les ports et restera, sauf exception, limitée aux navires neufs en raison de la complexité et de l’encombrement de la conversion pour les navires existants. L’hydrogène et l’éolien sont également des pistes pertinentes pour verdir les navires.
L’industrie navale française est très active sur l’éco-conception des navires, en prenant en compte le cycle de vie. Elle accompagne un label vert pour les armateurs, et en développe un autre pour les chantiers. L’objectif est de mettre en avant les mesures de réduction des déchets des chantiers et l’efficacité dans l’utilisation des intrants de production
L’utilisation de logiciels de routage ou d’analyse des dynamiques océaniques permettent également d’atténuer l’empreinte environnementale, tout en posant les enjeux de l’autonomisation d’un certain nombre d’équipements à bord des navires. Le navire de demain amassera et traitera davantage de données, autonomisera ou aidera à la décision sur des commandes aujourd’hui opérées par l’homme, comme le démontre déjà la part croissante que jouent les drones marins et sous-marins dans les activités maritimes, qu’elles soient civiles ou militaires. Les industriels navals français, qui occupent un rôle de premier plan au niveau mondial par l’intermédiaire de grands groupes, PME et ETI, voire de jeunes entreprises, prennent en compte les impacts sociaux et cyber-sécuritaires de ce développement.
Le numérique et la multiplication des données touchent également le fonctionnement des entreprises, pour qui la transformation digitale est l’opportunité de gagner en compétitivité et de diminuer la pénibilité de certains postes, contribuant ainsi à une profonde évolution des chantiers.
Les carnets de commandes des industries navales génèrent aujourd’hui de forts besoins en recrutements, pour des métiers sur l’ensemble de la chaine hiérarchique et des niveaux de qualification. Ainsi, les ouvriers et techniciens de niveau bac à bac+3 indispensables à la conception, à la construction et à la maintenance des navires, sont particulièrement recherchés par les industriels. Les besoins en recrutement sont également importants pour le niveau ingénieur (bac+5), sur les métiers de la gestion des données, de la supply chain ou encore de la réalité augmentée ou virtuelle.
L’industrie navale est marquée par l’essor de l’industrie 4.0, qui nécessite l’acquisition de nouvelles compétences, autour de logiciels ou d’outils collaboratifs, pour l’ensemble des niveaux de qualification.
Le Campus des Industries Navales permet la prise en compte de cet enjeu tant qualitatif que quantitatif. Créé en novembre 2017 à l’initiative de partenaires publics et privés, CINav œuvre sur l’ingénierie pédagogique, avec la création de blocs de compétences permettant de compléter les formations déjà existantes, grâce au concours des industriels et des spécialistes en ingénierie pédagogique. Les centres de formation sont ainsi labellisés, en coopération avec les Régions et les ministères de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur.
Lancé lors d’Euronaval 2018, le Navire des Métiers est l’outil d’attractivité du Campus des Industries Navales. Itinérant sur tout le territoire, il est matérialisé par des conteneurs équipés d’outils de démonstration de métiers et de vidéos de démonstration.
FOCUS
Les nouvelles énergies de l’industrie navale
Les énergies renouvelables, éolien offshore pour l’heure essentiellement, font partie des axes essentiels de diversification de la filière navale, qui réalise déjà, au-delà des navires pour ces champs éoliens, des postes électriques en mer, des câbles, des études, des systèmes de surveillance, etc. Les navires dans les ports sont de plus en plus, pour des questions environnementales, amenés à utiliser le « courant-quai » (l’électricité terrestre et bientôt l’électricité « verte »), ainsi que d’autres services qui seront apportés par des barges portuaires utilisant du GNL ou à l’avenir de l’hydrogène. Par ailleurs, les navires et bateaux fluviaux vont de plus en plus s’inscrire dans des écosystèmes portuaires et d’éolien offshore proche, pour se fournir en énergies telles que l’hydrogène ou l’électricité stockées en batteries.