La notion d’activité critique est complexe et délicate et la criticité toujours relative à un point de vue et à des dimensions. Sans prétendre unifier le débat économique, voire politique en ce domaine, un fil rouge a été retenu : identifier les activités des filières françaises de la branche Métallurgie qui sont indispensables à préserver ou à développer pour répondre aux besoins finaux du pays et maintenir un bon niveau d’activité et d’emploi sur le territoire aujourd’hui et demain.
Définie ainsi, la criticité relève de deux principales problématiques :
1er axe de criticité : les enjeux de souveraineté et de sécurité
L’ampleur de la crise de la COVID-19 a mis le projecteur sur les dépendances à l’égard d’acteurs ou de territoires étrangers et l’exigence de préserver notre indépendance dans certains domaines dits stratégiques (la Défense, l’aéronautique et le spatial, les composants électroniques pour ce qui concerne la Métallurgie). Les autres risques majeurs relatifs à la sécurité doivent aussi être contenus à l’échelle de la branche. Si les risques industriels font l’objet d’une vigilance ancienne, continue et maîtrisée, les enjeux de cybersécurité sont et seront majeurs.
2e axe de criticité : la capacité à capter les marchés actuels et futurs
Une activité peut être dite critique dès lors qu’elle est indispensable pour se maintenir sur le marché ou pour y être présent demain ou qu’elle procure un avantage compétitif majeur sur le marché européen ou à l’international.
Les facteurs d’accentuation de la criticité
La criticité est toujours multifactorielle et se joue au croisement des dimensions suivantes :
·(Non)-maîtrise de technologies clés ou des savoir-faire fondamentaux indispensables ;
·Contrainte de rythme de transition ou d’évolution (ex. calendrier des règlementations) et/ou leur portée rupturiste qui obligent à des choix stratégiques forts conditionnant des décisions d’investissement structurantes, qui exigent une capacité d’adaptation des filières dans les territoires et un accès au financement alors même que l’incertitude et le manque de visibilité peuvent être forts ;
·Difficulté à disposer des ressources humaines suffisantes en nombre et qualités en lien notamment avec l’écosystème de formation ;
·Dépendance à certains maillons clés de la chaîne de valeur ou à des maillons fragiles sur le territoire ; la force des interdépendances sectorielles peut également accentuer la criticité d’une activité à l’échelle de la branche.