Les ressources de l'observatoire de la métallurgie

Sept activités ressortent comme critiques à l’échelle de la Branche Métallurgie. Il s’agit des activités indispensables à préserver ou développer pour répondre aux besoins finaux du pays et maintenir un bon niveau d’activité et d’emploi sur le territoire, aujourd’hui et demain :

• Les savoir-faire métallurgiques traditionnels
• Les activités électroniques
• les innovations d'accélération de la transition écologique
• La cybersécurité
• La maîtrise et l'exploitation de la donnée numérique
• Les capacités facilitant le renouvellement de la création de valeur
• Les capacités conditionnant l'accès aux marchés

Les activités électroniques qui irriguent de nombreux secteurs industriels sont au cœur des 4 défis de la branche Métallurgie.

• Indissociables du développement du numérique dans les autres filières industrielles, les activités électroniques sont critiques (elles sont notamment au cœur des systèmes embarqués, complexes et à forts enjeux).
• La filière électronique s’est désorganisée depuis la fin des années 1990 (délocalisations massives, abandon de la maîtrise des normes et référentiels), entraînant la disparition des filières de formations spécialisées qui sont aujourd’hui devenues critiques car elles ne répondent plus aux besoins des industriels. Les savoirs fondamentaux en industrialisation ne sont plus maîtrisés.
• Les savoir-faire électroniques sont nécessaires pour maintenir une indépendance stratégique tant pour les activités de Défense qu’en période de crise (délais d’approvisionnement allongés accentuant les impacts de la crise). Leur non-maintien porte atteinte à la souveraineté.
• La maîtrise de la conception et du prototypage électronique (agilité, fiabilité, outil industriel adapté) conditionne le re développement dans les territoires d’une production électronique de petites et moyennes séries fortement personnalisées.
• Dans une perspective d’économie circulaire, les savoir-faire en réparation électronique sont et demeureront eux aussi critiques.

Les activités concernées sont :

• Conception physique en électronique
• Ingénierie électronique (produits, logiciels)
• Industrialisation et fabrication électronique
• Electrotechnique*
• Electronique de puissance*
• Conception de systèmes électroniques embarqués

*activité également évoquée dans l'activité critique « L’innovation pour répondre aux défis de la transition écologique »

Les activités électroniques liées aux industries mécaniques peuvent être liées aux machines de productions ou à l’intégration de cartes, processeurs, dans les ensembles fabriqués. Dans ce cas, les temps de développement sont souvent plus importants que les temps de réalisation. 

L’ ingénierie  devient donc fondamentale tout autant que la capacité à se fournir en systèmes complexes, puis à avoir les compétences d’assemblage et de réparation le cas échéant. 

Les enjeux de recherche de fonctions nouvelles, de diminution des coûts, de plus d’intégration des microsystèmes, des MEMS, microsystèmes électromécaniques ( combinaisons de savoirs faire électronique, informatique, chimique, mécanique, optique et de connaissance des matériaux : silicium, métaux, polymères, ...), des nanotechnologies sont également des enjeux.

Pour préserver / développer la souveraineté (du pays) et un bon niveau d’activité et d’emploi sur le territoire grâce à une performance accrue, 2 points sont aussi à développer pour ce qui concerne les activités électroniques :

• Développement d'un écosystème d'offreurs de solutions :

  • Enjeux : 
    • Sur les machines et solutions digitales de production ou les systèmes électroniques destinés à être intégrés dans des ensembles mécaniques, nombreux sont ceux qui sont dépendants de fournisseurs étrangers pour les cartes électroniques et circuits imprimés.
    • Leur fabrication nécessite des fortes Valeurs Ajoutées (VA) ou un certain volume pour être conservés sur le territoire.
    • Leur conception / installation / maintenance nécessitent des personnels formés et en nombre.
  • PIstes possibles : 
    • Ceci passe donc par  de la réindustrialisation et des investissements massifs pour posséder en proximité ces savoirs faire car toutes les entreprises du secteur ne peuvent posséder ces compétences ou équipements. Les talents/compétences sont captés par les plus compétitifs/attractifs.
    • L’accroissement des étudiants en formations en électronique par exemple : Les bacs pro en aéronautique, cybersécurité, informatique et réseaux, et les métiers de l'électricité et de ses environnements connectés permettent une insertion professionnelle sur le marché du travail ainsi que les  BTS en électronique et les automatismes, l’assistance technique d'ingénieur, le contrôle industriel et la régulation automatique, la conception et l’industrialisation en micro techniques, la conception et réalisation de systèmes automatiques.
    • Les licences professionnelles et les masters scientifiques permettent de se spécialiser dans un domaine plus précis. Les écoles d'ingénieurs restent la voie classique pour devenir ingénieur. Source Onisep/studirama
    • Les certifications, CQPM Technicien tests essais et dépannages en électronique et Technicien développeur intégrateur en électronique sont également à promouvoir dans un axe d’adaptation et de montée en compétences internes pour une réactivité plus forte, une autonomisation et une action en faveur de l’écologie.

   

• Intégration des nouvelles technologies (systèmes à plus forte valeur ajoutée) : Conception et sobriété
  • Enjeu :(Source : CentraleSupélec 2024 ) - L’enjeu de l’électronique de notre siècle est un « défi de conception » : Comment concevoir des circuits meilleurs en utilisant une technologie CMOS (technologie de fabrication des semi-conducteurs) qui ne suit plus nos besoins ? C’est-à-dire, augmentation de la vitesse, baisse de la consommation, capacité de calculs raisonnée : compromis de l’électronique.
  • Pistes possibles : 
    • Pour faire face à ce défi planétaire, il s’agit de poursuivre le développement de la technologie CMOS, et de répondre aux nouveaux enjeux économiques, sociétaux, environnementaux et technologiques :
    • Le Co-Design ou co-intégration. Concevoir l’analogique et le numérique conjointement et prendre en compte les contraintes de ces deux univers sont indispensables.
    • Consommation ultra faible : Faire baisser significativement la consommation des machines tout en augmentant leurs capacités de calculs. Une surconsommation énergétique entraîne indéniablement un gaspillage de l’énergie et par conséquence un réchauffement climatique.
    • La Bioélectronique (mesure des courants électriques et magnétiques de l’eau, liquide physiologique, aliment, terrain, …) va se développer davantage et se démocratiser, vers une interface directe avec l’être humain.

Les activités suivantes sont concernées

Conception physique en électronique

• Implanteur de circuits imprimés (conception physique, prototypage et préséries, placement routage)

Ingénierie électronique (produits, logiciels)

• Ingénieur électrique / électronique / électronicien
• Développeur informatique / logiciel
• Modélisation et programmation
• Maîtrise de la compatibilité électromagnétique
• Formation à l’analogique, à l’hyperpuissance

Conception de systèmes électronique embarqués

• Ingénieur informatique logiciel embarqué (EnR, efficacité énergétique, smart grids)
• Technicien conception électronique, système embarqué

Les activités suivantes sont concernées :

Electronique de puissance (conception, tests, contrôles)

• Les impacts de l’électronique de puissance sur la mécanique
• Le contrôle qualité, les tests et mesuresL
• L'hyper fréquence, la radio fréquence

Les activités suivantes sont concernées :

Industrialisation et fabrication électronique

• Industrialisation électronique (lois physiques et mathématiques, compréhension de l’usage d’un composant)
• Industrialisation électronique
• Fabrication électronique

Les activités suivantes sont concernées :

Electrotechnique

• L'électrique
• L'électrotechnique

La force et l'horizon d'impact de cette activité

• Il s'agit d'une criticité enclenchée à la fin des années 1990
• Elle est absolue actuellement et qui obère le potentiel d’avenir

Les leviers de cette activité sont :

• Une communication d’urgence sur l’importance de la filière électronique en France : « pas de numérique sans électronique », lutter contre les amalgames électronique / informatique, faire découvrir la filière française, sa technicité élevée et la variété des activités, participation et communication sur les initiatives type Olympiade des métiers / Worldskills… Prise de conscience collective sur les besoins en électronique et les problématiques de dépendance
• Une stratégie nationale forte et lisible : quels réinvestissements d’activités ? identification des territoires les plus propices à la redynamisation des activités électroniques, mesures d’accompagnement exceptionnelles, mobilisation des entreprises volontaires pour être fer de lance de l’activité sur le territoire…
• Une communication d’urgence et à tous les niveaux sur les besoins RH en matière d’électronique (écosystèmes de formation, appui aux entreprises, médias). Sensibilisation de l’Education Nationale sur le risque d’une évolution des formations et de leurs intitulés « tout numérique » et réintroduction de l’électronique. Mise en place d’urgence de l’ensemble de l’offre de formation nécessaire pour répondre aux besoins actuels et futurs (CAP, Bac Pro, BTS, ingénieurs dont travail sur le vivier de formateurs)
• Des actions de préparation du vivier : enseignement de compétences électroniques avant le Bac (sciences physiques, technologie, SNT) pour pouvoir disposer d'un vivier qui puisse s'orienter vers les formations dédiées
• Une vigilance en matière d’attractivité afin de prolonger le parcours professionnel en électronique et au sein des secteurs (importance des mesures de rétention des talents, valorisation de la contribution de l’électronique à l’offre de valeur de l’entreprise…)

Les principaux leviers d’accompagnement de cette activité critique sont :

• La formation initiale : maintien, renforcement, (re)développement
• Le vivier : élargissement, accompagnement, rétention
• La communication : sensibilisation aux enjeux
• Les actions collectives : benchmark, référentiels, mesures stratégiques

La transition écologique s’accélère, incitant ou obligeant les industriels à revoir, parfois profondément, leur offre de service et leurs processus industriels. L’ensemble de la chaîne de valeur est concerné, en amont et en aval.

• L’intensification de la réglementation européenne (nourrie par l’objectif de neutralité carbone à 2050 et le Green Deal) impose un rythme très soutenu de transformation des chaînes de valeur générateur de criticité : les industriels sont incités à développer des solutions technologiques, dans certains cas en rupture avec le passé mais qui s’avèreront indispensables pour capter les marchés de demain. L’architecture et la composition des produits sont radicalement transformées, impactant la conception, la production et la maintenance.
• La pluralité de technologies à développer pour réussir la transition écologique contribue à la criticité de cette activité. Les industriels doivent en effet investiguer des solutions pertinentes à court et moyen-long termes en conciliant plusieurs aspects (technologique, économique, acceptabilité des clients et conformité aux objectifs réglementaires). Les différentes pistes technologiques démultiplient les coûts de R&D et le spectre des compétences à maîtriser.
• L’implication de l’écosystème est par ailleurs critique pour permettre le développement de ces nouveaux marchés (ex. réseaux d’avitaillement en électricité et hydrogène à déployer en qualité et à grande échelle).
• Les activités électro-numériques s’avèrent indispensables à l’optimisation énergétique des produits et process de l’industrie.
• La viabilité des nouveaux modèles économiques est délicate et contribue à la criticité de cette activité. La capacité à industrialiser de nouvelles filières de recyclage faciliterait l’indépendance (ex. métaux des batteries électriques).

Les activités concernées sont :

• Conception et production de composants et systèmes pour nouvelles motorisations et énergies
• Conception, production et tests de composants et systèmes pour les motorisations hydrogène
• Recherche et production de nouveaux matériaux
• Electronique de puissance*
• Electrotechnique*
• Electromécanique
• Savoir-faire électro-numériques
• Culture environnementale socle
• Recherche d’optimisation énergétique
• Conception et gestion du cycle de vie des produits et composants
• Industrialisation de l’usage d’intrants issus du recyclage

* Activité également évoquée dans « Activités électroniques»

La transition écologique s’impose à toutes les filières, elle est principalement mise en place par des efforts d’efficience et d’économies sur les processus, les transports, l’énergie, les matières, ...

Pour préserver / développer la souveraineté (du pays) et un bon niveau d’activité et d’emploi sur le territoire grâce à une performance accrue, 3 points sont aussi à développer pour accélérer la transition écologique :

• Ecosystème : 

  • Enjeu : La capacité à travailler des ensembles ou sous-ensembles avec des acteurs de proximité permet de travailler et mieux maitriser le bilan carbone ou d’optimiser les cycles de vie des produits.
  • Pistes possibles : 
    • Nécessité de se connaitre, d’échanger sur des visions stratégiques dans le cadre de clubs, cercles, ...
    • Travailler avec les donneurs d’ordre dans le cadre d’un partage de la valeur et d’un travail en mode partenaire

   

• Gestion des compétences / culture :
  • Enjeu : Le passage d’une entreprise de production à une entreprise de production intégrants les enjeux du « green deal » suppose d’intégrer progressivement sur toutes les fonctions stratégiques et ligne managériale des profils maitrisant ces enjeux à déployer sur toutes les strates.
  • Piste possible : La structure de l'entreprise doit évoluer en :
    • anticipant les profils nécessaires pour avoir un impact sur  la transition écologique
    • sensibilisant et formant sur les process nouveaux ou gestes d’économie

    • réalisant des actions locales visibles lui permettant d’attirer des profils sensibles à ces aspects

       

• Technologies prioritaires de production :
  • Enjeux : 
    • Le Cetim, avec l’appui de la FIM, a identifié 51 technologies prioritaires pour la mécanique à l’horizon 2025 (TPM2025), dont 15 sont nouvelles. Ces technologies sont essentielles pour rester compétitif et donc renforcer compétences et souveraineté. Certaines sont directement liées à la transition écologique : Récupération d’énergie, valorisation des déchets, éco-conception, matériaux et fluides bio sourcés, hydrogène et piles à combustible, procédés propres de préparation de surface, interface homme machine, gestion des connaissances et compétences.
      https://www.tpm2025.fr/tpm-2025/
    • Le programme stratégique CEDRE répond au besoin de développer et de mettre à disposition de la filière mécanique un ensemble de moyens pour faire face aux enjeux environnementaux et économiques, aux évolutions réglementaires et normatives et aux attentes sociétales. Les industries mécaniques au 1er rang des contributeurs de la transition écologique | Cetim
  • Pistes possibles :
    • Sur l’angle des technologies, avec un degré de maturité plus avancé, 3 TPM2025 sont particulièrement importantes pour la mécanique : la fabrication additive, les composites thermoplastiques, la réduction des frottements : c’est une réponse attendue pour l’amélioration des rendements énergétiques,  la mutation des démarches déterministes (classiques) de conception vers celles probabilistes (randomisées) pilotées par le risque.
    • En complément, 4 autres technologies ont été identifiées comme prometteuses : les machines intelligentes de production, l’hydrogène et piles à combustible, la cybersécurité (référentiel général d’écoconception de service numérique) et le jumeau numérique.

Les activités ou métiers suivants sont concernés :

Electromécanique (conception, installation et maintenance de systèmes mécaniques et électriques)

• Le passage de la mécanique à l’électromécanique en conception et en production

Les activités ou métiers suivants sont concernés :

Conception et production de composants et systèmes pour nouvelles motorisations et énergies

• Les moteurs électriques, les chargeurs, les onduleurs
• Le véhicule électrique, l'architecture électronique
• Les batteries électriques lithium-ion, l'électrochimie
• L'architecture R&D

Recherche et production de nouveaux matériaux (métalliques et composites)

• La R&D matériaux métalliques, composites
• L'opérateur matériaux composites

Les activités et métiers suivants sont concernés :

Conception, production et tests de composants et systèmes pour motorisations hydrogène

• Les matériaux et systèmes énergétiques pour piles à combustible, réservoirs hydrogène
• La sécurité et les essais haute pression hydrogène
• l'ingénieur systèmes mécatroniques, plastroniques, fluides, dynamique des gaz, sûreté de fonctionnement
• Les métiers de l’hydrogène

Recherche d’optimisation énergétique

• L'ingénieur R&D
• L'ingénieur structure
• L'architecture R&D
• L'optimisation énergétique des process

Conception et gestion du cycle de vie des produits et composants

• La conception du cycle de vie des produits
• L'obsolescence plus rapide de l’électronique vs. la mécanique

Les activités suivantes sont concernées :

Savoir-faire électronumériques

• La compétence duelle électrique / numérique (logiciels) en études,
• La R&D,
• L'installation,
• la maintenance,
• le commercial …

L'activité suivante est concernée :

Culture environnementale socle

• La compréhension des impacts environnementaux des produits

Les activités suivantes sont concernées :

Industrialisation de l’usage d’intrants issus du recyclage

• L'industrialisation du recyclage des métaux stratégiques des batteries
• L'intégration d’intrants recyclés

La force et l'horizon d'impact de cette activité critique sont :

• La transition écologique est assez bien en place dans les filières et se renforce ces dernières années (éco-conception bien avancée, externalités environnementales bien identifiées)
• L’enjeu est de faciliter la transition écologique de 100% des établissements tout au long de la chaîne de valeur
• Les enjeux d’innovation, concernant la sobriété énergétique, notamment les nouvelles propulsions, sont en développement et gagneront en importance, selon les filières, à moyen terme

Les leviers de cette activité critique sont :

• Un engagement de l’ensemble des TPE/PME dans une transition écologique active de leur outil de production, de leurs process et de leurs produits et services : sensibilisation aux dispositifs financiers mobilisables (Plan de relance, dispositifs régionaux, européens…), sensibilisation à l’évolution des standards en ce domaine et proactivité de chacun (finance verte, exigences des donneurs d’ordre, sensibilisation de ces derniers pour expliciter leurs attentes, actions pour une supply chain verte…)
• Un engagement de l’ensemble des TPE/PME dans les grands programmes d’innovation de nouvelle génération technologique : renforcement du dialogue entre tête de filière et sous-traitance, avec visibilité sur la nature des cibles techniques et compétences à acquérir, dans une logique de structuration de la sous-traitance pour maintenir les opportunités de demain sur le territoire
• Un renforcement du dialogue entre industries pour donner de la visibilité sur les choix technologiques les plus pertinents et les synergies opportunes (études d’opportunités structurantes, visibilité, engagements réciproques entre filières, dialogue avec l’Etat et l’Europe)
• Un maintien de l’effort de sensibilisation et de formation au développement durable ainsi qu’aux nouvelles technologies en formation initiale (à tous les niveaux de qualification), ajustement si nécessaire
• Une intégration des opportunités de la transition écologique à la bonne gestion de l’entreprise et à sa performance (cf. activités critiques activités conditionnant la capacité à renouveler la création et valeur et activités conditionnant l’accès aux marchés)

Les principaux leviers d’accompagnement de cette activité critique sont :

• La formation initiale : maintien, renforcement, (re)développement
• La formation continue : maintien, développement, sensibilisation, lisibilité
• Le dialogue : institution, intra-filière
• Les actions collectives : benchmark, référentiels, mesures stratégiques

Face à la numérisation croissante des méthodes (conception, production, maintenance, vente…) et  au développement de la connectivité des produits, les risques liés aux cyberattaques sont très élevés.

• La cybersécurité est critique à tous les stades de la chaîne de valeur, tant au niveau des produits que des process et des pratiques informatiques usuelles des collaborateurs au quotidien. Elle conditionne désormais le maintien sur les marchés existants (exploitation de la donnée numérique, solutions globales…).
• La gestion de la cybersécurité est critique sur toute la chaîne de valeur et particulièrement pour les PME ou ETI qui sont exposées à l’exigence de mise en place de solutions comme aux risques cyber au même titre que les grandes entreprises, sans nécessairement disposer de ressources dédiées en interne.
• Véritable enjeu de souveraineté, la cybersécurité doit être maîtrisée pour éviter de constituer une porte pour une intrusion externe (maillon faible ; une problématique renforcée avec la 5G, tant pour l’échange de données entre sites industriels que pour les objets connectés). Elle est dès lors critique à l’échelle d’un écosystème et un levier de confiance dans une chaîne si elle est maîtrisée à bon niveau (pour le partage de données, la continuité numérique, la maquette numérique..).
• L’activité est également critique au regard des ressources disponibles. Les formations à la cybersécurité sont abondantes mais la concurrence entre les secteurs économiques est forte pour capter ces ressources expertes. Par ailleurs, l’ensemble des collaborateurs doit être sensibilisé à la cybersécurité dans les gestes du quotidien. La diffusion d’une « culture cybersécurité » est critique pour minimiser les risques.
• Le développement du télétravail accentue par ailleurs la criticité des enjeux de cybersécurité. Le travail à distance, sur des réseaux potentiellement non sécurisés, est une source de risque, notamment pour les activités à caractère souverain.

Les activités concernées sont :

• Gestion de la cybersécurité

Avec les sources d’entrées dues aux machines connectées et à des systèmes intégrant des objets connectés (IIoT), les entreprises sont plus vulnérables. Les organisations les plus performantes peuvent se doter d’un service dédié ou de consultants externes – les règles d’intrusion physiques ne doivent pas être négligées.

Pour préserver / développer la souveraineté (du pays) et un bon niveau d’activité et d’emploi sur le territoire grâce à une performance accrue, 3 points sont aussi à développer pour l’axe cybersécurité :

• Partage de données clients :

  • Enjeux : 
    • Notamment quand on développe des produits complexes (mêlant par exemple  électronique et mécaniques) il convient de gagner en temps précision  et d’accroitre l’interopérabilité entre les systèmes et entreprises.
    • Les interfaces et outils sont loin d’être standardisés
    • Les notions d’éthique et d’anonymisation des données doivent être posées.
  • Pistes possibles : 
    • Mise en place de standards : les éditeurs proposent plusieurs solutions comme le format IDF (intermediate data format).
    • Tracer les modifications : garantir  que les modifications soient prises en compte avec d’autres solutions avec des protocoles de dialogue comme ECAD-MCAD Collaborator, ou Mentor Graphics et PTC...
    • Liens directs avec la CAO (là encore des outils distincts)
    • Simulation / visualisation : qui rajoute également la difficulté des puissances de calculs avec des machines plus puissantes

   

• Cybersécurité interne :
  • Enjeu : Le blocage partiel ou total de la production ou d’une autre activité de l’entreprise pour des raisons d’insuffisance de structure de protection est un point discriminant pour des donneurs d’ordre ou sous-traitants qui seront de plus en en plus amenés à

    • Partager des données ou des outils collaboratifs en temps réel (jumeaux ; partages de données...)

    • Sécuriser leur supply chain (et donc mesurer la vulnérabilité globale de leur écosystème)

  • Pistes possibles : 
    • Mettre en place les diagnostics (plusieurs dispositifs existants) - Souscrire une assurance cybersécurité pour couvrir les coûts potentiels associés à une violation de la sécurité.
    • Prévenir : Cartographier les installations / Segmenter le réseau / Renforcer les authentifications / Renforcer les équipements (cf. nombre d’équipements connectés). Utiliser des services sécurisés (SFTP, HTTPS, OPC UA…)/Réaliser les mises à jour
    • Détecter et agir : avec des outils dédiés comme des sondes de détection OT  (équipement, virtuel ou physique, connecté au système d’information afin de le cartographier et de le surveiller) des  processus et une organisation SOC (Security Operation Center)  pour la protection des données et la prévention du piratage.

    • Pour les TPE et PME à minima appliquer les consignes suivantes : https://www.entreprises.gouv.fr/files/files/secteurs-d-activite/numerique/anssi-guide-tpe_pme-cybersecurite.pdf    

         https://www.bpifrance.fr/sites/default/files/2021-12/Guide%20de%20cyber.pdf

• Compétences : 
  • Enjeux : 
    • Le sujet doit être suivi par la direction générale en tant qu’enjeu de résilience. Elle peut avoir la capacité à intégrer des profils plus portés sur ces sujets (data) et orientés résolution de problèmes, pensée analytique, communication, établissement de relations et curiosité en plus des connaissances « de base » en systèmes informatiques.
    • L’externalisation reste une voie courante.
  • Piste possible : Dédier / former des collaborateurs à interagir avec les prestataires.

Les activités et métier suivants sont concernés :

Gestion de la cybersécurité

• L'expert sécurité informatique véhicule numérique / autonome
• La cybersécurité industrielle
• La protection des activités souveraines / militaires
• La cybersécurité dans les comportements quotidiens des collaborateurs

La force et l'horizon d'impact de cette activité critique sont :

• Il s'agit d'une criticité actuelle croissante et qui va se maintenir à l’avenir (court terme / moyen terme / long terme)
• L’enjeu est de toucher 100% des établissements tout au long de la chaîne de valeur

Les leviers de cette activité critique sont :

• Une capitalisation des bonnes pratiques en matière de sensibilisation / formation à la cybersécurité mises en place par les syndicats et les fédérations ; encouragement des approches innovantes à impact (exemple : grille d’évaluation aux risques inspirée du référentiel ANSSI dialoguée avec les donneurs d’ordre de la filière pour disposer d’un référentiel commun partagé et partageable avec l’ensemble de la filière)
• Une mutualisation de ressources à l’échelle de la branche ou du territoire (expert conseil au lancement de la démarche, appui à l’ingénierie financière de prise en charge, AMO / PMO, liste de prestataires recommandés à tarif encadré, offre de service des fédérations, plateforme d’échanges…)
• Des formations aux enjeux de la 5G (technologies associées, business case, nouveaux risques cyber)
• Une communication forte à l’ensemble des collaborateurs et des entreprises sur l’importance d’une bonne maîtrise des enjeux de cybersécurité (sur site et à distance, process, produits et services) ; Des actions et chartes confidentialité / RGPD ; Une sensibilisation de tout le tissu industriel (cycles de rencontres d’entreprises, webinars…)
• Pour les ETI et GE : Une action sur les leviers d’attractivité, notamment au recrutement, face à la concurrence et une valorisation du sens et de la contribution opérationnelle des experts cybersécurité vis-à-vis de la production ou de l’activité de l’entreprise

Les principaux leviers d’accompagnement de cette activité critique sont :

• La formation initiale : maintien, renforcement, (re)développement
• La formation continue : maintien, développement, sensibilisation, lisibilité
• Le vivier : élargissement, accompagnement, rétention
• La communication : sensibilisation aux enjeux
• Les actions collectives : benchmark, référentiels, mesures stratégiques

La transition numérique conduit les industriels à améliorer l’outil de production et les process pour gagner toujours plus en compétitivité, individuelle ou collective. L’exploitation des données numériques à très haut niveau conditionne en bonne part les offres innovantes et l’industrie de demain.

• A l’échelle des TPE / PME, la mise en place de capteurs, d’outils de suivi numérique de l’activité et leur exploitation nécessitent des savoir-faire spécifiques et additionnels pour des équipes de petite dimension : cela rend cette maturité numérique critique, ce d’autant plus qu’elle peut être contrainte par la forte évolution des standards des marchés. Pour tous, la mise en place d’une étape d’automatisation ou de robotisation des procédés nécessite une bonne maîtrise de la donnée, gage de performance.
• La maîtrise de la donnée numérique est critique en conception car elle permet dès l’amont d’optimiser le produit, la fabrication, le contrôle qualité et la maintenance. Elle est aussi la condition sine qua non de la maintenance prédictive à partir de signaux en temps réel et donc au plus juste des besoins. L’exploitation des données d’usage réel des produits permettra également la rétro-ingénierie. Ce type d’exploitations complexes et / ou de grands volumes de données nécessite de pouvoir s’appuyer sur des collaborateurs data. Ces compétences data étant recherchées par l’ensemble des secteurs de l’économie, la criticité de cette activité est exacerbée.
• A l’échelle des filières et des bassins, la maturité numérique facilite la performance collective et l’amélioration de la qualité globale (via notamment la continuité numérique produit et la maquette numérique et leur impact sur la cohérence des données sur l’ensemble de la chaîne de valeur) ; elle est pour certains segments une condition impérative pour répondre aux attentes des donneurs d’ordre.
• La data science est critique pour créer des offres innovantes qui répondent aux attentes des marchés et à l’intégration d’une couche « intelligente » au sein des produits et services (véhicule connecté, navire autonome, IA embarquée…) qui feront les débouchés mais aussi l’industrie de demain.

Les activités concernées sont :

• La gestion et l'exploitation des données numériques des produits et services
• La gestion et l'exploitation des données numériques industrielles et l'optimisation industrielle des process et méthodes par la donnée
• La maintenance prédictive
• La maîtrise des maquettes numériques
• L'automatisation et la robotisation des procédés

Les entreprises ont su passer de machines traditionnelles aux commandes numériques et maintenant connectées voire en réseau. Si les investissements technologiques restent un sujet en termes de retour sur investissement (ROI), la maitrise de la data disponible est sans doute encore trop embryonnaire ou trop limitée aux principaux indicateurs :

Taux de Rendement Global (TRG) – (performance des lignes) y/c les arrêts planifiés ; Taux de Rendement Synthétique (TRS) : temps d’utilisation d’un outil de production (fiabilité) ; Taux de Productivité, performance des ressources / processus ; indicateurs de délais ; gestion des stocks ; et consommation des machines avec divers capteurs connectés (IIoT). Cependant la capacité à s’assurer de la fiabilité des data, à corréler les indicateurs, analyser, modifier les processus, et les communiquer requiert d’autres compétences que l’utilisation à minima d’ERP de plus en plus performants. 
Pour préserver / développer la souveraineté (du pays) et un bon niveau d’activité et d’emploi sur le territoire grâce à une performance accrue, 3 points sont à développer pour l’exploitation de la data :

• Compétences : compréhension des données et simulation 

  • Enjeux : 
    • La maîtrise et l'exploitation de la donnée numérique agissent sur la performance des entreprises en rendant plus efficace et économes les process. Prendre progressivement des décisions sur la base des indicateurs et des analyses des données de production ce qui peut conduire à un changement de culture.
    • Progressivement chaque responsable de process ou d’unité doit savoir sortir ses propres indicateurs ou implémenter ses propres technologies ou outils et gérer les data qui en sont issues – ce n’est pas forcément le travail d’un data analyst dédié mais un mode de travail collaboratif.
  • Pistes possibles : Pour améliorer les  compétences en gestion de données il est nécessaire de
    • Savoir mettre en place ou comprendre le stockage et l'organisation des données (cartographie)
    • Savoir évaluer la qualité de la donnée
    • Savoir intégrer et combiner des données multiples
    • Interpréter et visualiser les data (outils type power BI) et dans certains cas être capable de programmer et gérer des bases de données
    • Savoir transmettre et communiquer aux équipes pour conduire les transformations

   

• Implication de l'opérateur dans la chaine de valeur :

  • Enjeux : 
    • Un opérateur de production possédant une compréhension de la chaine de valeur dans l'entreprise va savoir que son travail aura des conséquences pour l’ensemble des acteurs. S’il est impliqué dans la compréhension de ses indicateurs (voire leur mise en place) il se sentira valorisé et pourra plus facilement apporter une meilleure collaboration / agilité / réactivité – sa capacité à évoluer s’améliore.
    • Le processus sera plus robuste.
  • Piste possible : Implication dans les décisions / formation / animation.

   

• Animation d'équipes :
  • Enjeux : idem ci-dessus
  • Piste possible : idem ci-dessus

Les activités suivantes sont concernées :

Gestion et exploitation des données numériques des produits et services

• La maîtrise de la technologies et langages divers
• L'IoT (l'internet des objets)
• La fusion data
• L'architecture data
• Le big data
• La data science
• L'IA (l'intelligence Artificielle)

Les activités et métier suivants sont concernés :

Maquette numérique

• Le technicien bureau d’études
• Les techniques de virtualisation
• La conception de produits et le manufacturing

Les activités suivantes sont concernées :

Gestion et exploitation des données numériques industrielles pour optimisation des process et méthodes

• La maîtrise de technologies et langages divers
• La compilation / l'analyse des données issues des capteurs des chaînes de production
• La conception d’outils de simulation
• L'IA (Intelligence Artificielle) et la R&D en exploitation
• La traçabilité numérique
• L'IoT (internet des objets)
• La fusion data
• L'architecture data
• Le big data
• La data science

Les activités suivants sont concernées :

Automatisation, robotisation des procédés

• L'ingénieur robotique
• Le roboticien, l'automaticien
• La conception et la pré-industrialisation de la chaîne d’assemblage
• L'automatisation des procédés de fabrication et de maintenance en câblage

Les activités suivantes sont concernées :

Maintenance prédictive

• Les outils numériques et capteurs
• La maintenance prédictive et préventive (analyse de données, mécatronique, robotique, électrotechnique, architecture SI…)

La force et l'horizon d'impact de cette activité critique sont :

• Il s'agit d'une criticité actuelle et qui va se maintenir à l’avenir (court terme / moyen terme / long terme)
• Automatisation / robotisation : On s'attend à une hausse des besoins au fur et à mesure du renouvellement de l’outil de production ; 100% des activités ne seront néanmoins pas automatisées / robotisées à l’avenir
• Intelligence des produits / process et maintenance prédictive : Il s'agit d'une criticité en émergence et en croissance à moyen terme selon les filières

Les leviers de cette activité critique sont :

• Des actions d’attractivité vis-à-vis du vivier de data scientists, data analysts et autres métiers de la data (mise en qualité de la donnée, architecture, développement de logiciels, (re)programmation de fonctionnalités…) : communication attractive (notamment vers les femmes) en valorisant le sens et la contribution opérationnelle de ces métiers vis-à-vis de la production ou de l’activité de l’entreprise, capillarité avec les établissements de formation initiale, enjeux de rémunération et des leviers complémentaires
• Un encouragement ou un maintien au sein des formations initiales, notamment de niveau BTS et ingénieur, de l’acquisition des savoir-faire transversaux en gestion et exploitation de la donnée, en plus des savoir-faire techniques de spécialité
• Un renforcement de l’offre de formation initiale et continue pour faciliter la montée en compétence data et l’hybridation des compétences (« acquisition de la couche data à un métier socle ») : lisibilité de l’offre, sensibilisation des entreprises aux processus d’innovation data et renforcement des compétences interpersonnelles et de coordination d’actions (soft skills) permettant l’innovation collective au sein d’équipes pluridisciplinaires (spécialistes data, spécialistes techniques, experts marketing…)

Les principaux leviers d’accompagnement de cette activité critique sont :

• La formation initiale : maintien, renforcement, (re)développement
• La formation continue : maintien, développement, sensibilisation, lisibilité
• Le vivier : élargissement, accompagnement, rétention

Les innovations technologiques et la compétition accrue au niveau mondial génèrent un besoin régulier d’innovation, de changement et d’amélioration continue de la performance. La recherche d’excellence opérationnelle est critique pour le maintien de la compétitivité de l’industrie.

• La conduite du changement, le développement d’une culture de projets et des compétences interpersonnelles et de coordination d’actions (soft skills) sont critiques pour créer des conditions favorables à l’innovation, en complément des compétences techniques (ex. favoriser le transversal et l’intelligence collective). Les formations et les parcours professionnels techniques en France n’introduisent pas suffisamment à ces savoir-faire et à leur mise en œuvre opérationnelle.
• Les soft skills sont indispensables pour s’adapter à un contexte de crise (trouver des solutions face aux imprévus, travailler et manager à distance...).
• La conception et la vente de solutions globales exigent également d’intégrer davantage de complexité (services intelligents, premium) et de multidisciplinarité (co-conception avec les clients, l’écosystème, etc.). Le travail en mode projet y est central. Le déploiement de l’innovation en particulier des solutions globales, mais aussi des transitions numériques et écologiques, requiert un large spectre de savoir-faire et une acculturation en interne nécessitant de savoir impulser et conduire le changement.
• Le management par la qualité et l’écoute clients (lean management) est clé ; il peut s’avérer critique lorsque tous les maillons de la chaîne de valeur ne s’inscrivent pas dans une démarche de recherche de performance ou ne peuvent le faire par manque de visibilité. A l’échelle d’une filière ou d’un territoire, la transition des compétences et l’adaptation de l’offre sont déterminantes : les acteurs même en compétition doivent pouvoir travailler de concert (coopétition) pour se renforcer sur leurs intérêts communs (ex. passer les seuils techniques des nouvelles propulsions).

Les activités concernées sont :

• Excellence opérationnelle (lean, amélioration continue)
• Culture projet
• Conception et vente de solutions globales, complexes
• Ingénierie industrielle (transposition de l’innovation en production)
• Conduite du changement, gestion de crise

La création de valeur pour les industries mécaniques est un enjeu stratégique qui implique plusieurs aspects tels que l’innovation, la compétitivité, la responsabilité sociale et environnementale, la satisfaction des clients.

Pour préserver / développer la souveraineté (du pays) et un bon niveau d’activité et d’emploi sur le territoire grâce à une performance accrue, 3 points sont notamment à développer pour le renouvellement de la création de la valeur :

• Automatisation - Modernisation - innovation : 
  • Enjeux : 
    • Le renforcement de la compétitivité passe prioritairement, au regard d’un marché concurrentiel à une échelle parfois mondiale, par l’amélioration de la qualité et de la performance (rendement) du parc machine pour gagner en productivité, efficacité, flexibilité et conditions de travail.
    • La souveraineté peut se trouver renforcée par une productivité au moins égale aux productions du marché/étrangères, en compensant le plus possible les différences de compétitivités sociales ou normatives par les rendements .

  • Piste possible : L’utilisation d’un parc machine performant combiné aux technologies numériques, (big data, robotique, ...) pour optimiser les processus, permet de réduire les coûts, d’augmenter la Valeur Ajoutée, d’accroitre son attractivité et de rester à jour de compétences.

     

• Massification des achats et sourcing de proximité : 
  • Enjeux : 
    • Le sourcing des matières est un enjeu majeur de souveraineté – pour des raisons d'économies, les approvisionnements sont souvent délocalisés ou dépendants de fournisseurs en position de monopole ou de taille trop importante pour ne pas mettre les PME en situation de dépendance.
    • La nécessite de relocaliser dans un écosystème plus accessible – ou encore de travailler en R&D pour modifier la conception et les matériaux s’est illustrée pendant la crise du COVID-19.

  • Pistes possibles :

    • Un écosystème régional d’approvisionnement peut permettre outre les gains sur les bilans carbone, de solidifier la résilience de la Supply Chain et d’ancrer la valeur partagée sur un territoire.
    • Le sujet de la massification, rarement adressé pour des raisons d’éclatement des besoins et de concurrence entre acteurs, voire d’identification claire de la fonction en entreprise, est fondamental car les achats peuvent parfois peser plus de 50 % du CA d’une affaire.
    • La dématérialisation permet aussi de fluidifier commandes, paiements, approvisionnements.
    • Outre la centralisation de la fonction en interne, la capacité à remettre en cause plus fréquemment les conditions d’achats , Il existe des solutions pour aider les PME industrielles à massifier leurs achats mais elles sont encore embryonnaires ou trop limitées à quelques écosystèmes.

     

• Diversification : 
  • Enjeux : 
    • La diversification consiste à développer de nouveaux domaines d'activité. 
      Les avantages sont la répartition des risques, la diversification des clients, la baisse des coûts à terme, les opportunités de croissance. 
      Les coûts associés, la complexité de mutation,  les compétences à faire évoluer ou acquérir, l’identité de l’entreprise peuvent constituer les principaux freins.
    • La diversification est un levier de souveraineté en rendant les entreprises plus ouvertes, solides et innovantes. Les compétences sont également renforcées pour devoir y répondre.
  • Piste possible : la diversification produits / marchés avec de nouveaux segments ou zones géographiques / technologies  (robotique, l'intelligence artificielle, fabrication additive) pour améliorer les processus. La diversification peut également consister à développer une offre servicielle :  la maintenance, la formation, le conseil , la location. la réparation, de recyclage.

L'activité suivante est concernée :

Culture projet :

• Le développement d’une culture projet au sein des entreprises

Les activités et métier suivants sont concernés :

Conception et vente de solutions globales, complexes

• L'architecte de solutions globales (solution architect)
• L'acculturation à l’approche globale produits et services
• La vente de solutions et services globaux, en co-construction avec les clients
• La co-conception de l’offre (nouveaux services, nouvelles fonctionnalités)

Les activités suivantes sont concernées :

Excellence opérationnelle

• L'excellence opérationnelle (lean, amélioration continue)
• Le change management (soft skills) et excellence relationnelle

Ingénierie industrielle (transposition de l’ innovation en production)

• L'architecte produit industriel méthode/process
• L'ingénierie industrielle, de production, systèmes / process / méthodes
• Les business models innovants
• Le management de l’innovation

Les activités suivantes sont concernées :

Conduite du changement, gestion de crise

• Les Soft skills pour l’avant-vente, l’après-vente, le support technique (management, conduite du changement, gestion de crise, change management)
• Savoir-être : l'agilité relationnelle (équipe, transversal), la gestion de risque/crise, la capacité d’adaptation, la conduite du changement

La force et l'horizon d'impact de cette activité critique sont :

lI s'agit d'une criticité actuelle et qui pourrait s’infléchir à l’avenir en cas de succès dans le changement de culture d’entreprise

Les leviers de cette activité critique sont :

• Une sensibilisation à l’importance d’une formation continue du management, une promotion au sein de l’entreprise, d'un dialogue d’amélioration continue des bonnes pratiques de management et d’accompagnement des collaborateurs ou du projet de l’entreprise ; une réalisation d’un REX suite aux expériences du télétravail pour identifier les bonnes et mauvaises pratiques de management à distance ainsi que les adaptations managériales désormais nécessaires en présentiel (ne pas créer un sentiment de « retour en arrière »)
• Une communication et une sensibilisation sur l’incidence de la culture d’entreprise sur les capacités d’innovation et d’amélioration continue (webinaire, cycle d’échanges entre entreprises…)
• Un encouragement des approches collectives innovantes (exemple : hackathon territorial, grille d’évaluation dialoguée avec les prescripteurs pour disposer d’un référentiel commun partagé et partageable sur un besoin de fonctionnalités ou une future technologie avec l’ensemble de la filière)
• Une animation du dialogue tête de filière / sous-traitance en identifiant des sujets ou modalités de coopération concrètes et circonscrites pour avancer en filière plus intégrée
• Un encouragement ou un maintien au sein des formations initiales, notamment de niveau BTS et ingénieur, de l’acquisition des compétences interpersonnelles et de coordination d’actions (soft-skills) en plus des savoir-faire techniques de spécialité : encourager les jeux de rôles, les mises en situation d’interaction collective, initiation au management et au design-thinking (idéation collective)
• Une lisibilité de l’offre de formation continue en soft-skills pour faciliter la mise en formation des collaborateurs par les entreprises et la montée en compétences

Les principaux leviers d’accompagnement de cette activité critique sont :

• La formation initiale : maintien, renforcement, (re)développement
• La formation continue : maintien, développement, sensibilisation, lisibilité
• Le dialogue : institution, intra-filière
• La communication : sensibilisation aux enjeux
• Les actions collectives : benchmark, référentiels, mesures stratégiques

Sur des marchés mondialisés et où la concurrence internationale s’intensifie, il devient clé pour les entreprises de maintenir leur capacité à vendre, acheter et piloter leur supply chain.

• L’accès aux marchés, notamment étrangers, est critique pour assurer des débouchés suffisamment larges dans un contexte où la concurrence s’intensifie par l’arrivée et la montée en gamme de nouveaux entrants. L’absence de formation à la double compétence technique et commerciale peut s’avérer particulièrement dommageable dans un contexte où la forte technicité des produits doit être maîtrisée. Par ailleurs, les activités de d’approvisionnement, de logistique, de maintenance et d’achat nécessitent une bonne maîtrise de l’anglais technique mais aussi une sensibilisation aux cultures étrangères.
• La fonction achat est critique à double titre. D’une part de fortes tensions au recrutement existent sur le métier d’acheteur industriel, pourtant clé pour contribuer au maintien de la compétitivité des entreprises. D’autre part, le dialogue sur les critères d’achat est devenu critique quant à la possibilité de valoriser d’autres critères que le seul prix (réactivité, localisation des approvisionnements…) et favoriser ainsi tant la résilience des chaînes que la réindustrialisation ou la décarbonation.
• La maîtrise de la gestion de la supply chain est critique pour l’ensemble des filières pour anticiper les situations de tensions sur les ressources ou dans un contexte de crise : la résilience de la production est en question ; le supply chain management est dès lors clé pour permettre de maintenir la production et la performance industrielle.

Les activités concernées sont :

• la vente technico/commerciale
• La maîtrise des langues et cultures étrangères
• Les achats et critères d’achat
• La gestion de la Supply Chain

L'accès au marché pour les industries mécaniques dépend de la compétitivité qui regroupe les coûts de production liés à la performance industrielle, la fiscalité, l’énergie, la facilité d’approvisionnement des matières et des composants,.ainsi que de la capacité à offrir un avantage différenciant (taux de service, fiabilité, conception, innovation procédé, maitrise matériaux, R&D...)
Pour préserver / développer la souveraineté (du pays) et un bon niveau d’activité et d’emploi sur le territoire grâce à une performance accrue, 3 points sont aussi à développer pour faciliter l’accès au marché :

• Réglementation et engagement (normes, RSE, ...) :
  • Enjeux :
    • Les certifications et labellisations ou encore la capacité à répondre à des enjeux RSE élevés sont des moyens de valoriser la qualité, la (cyber)sécurité, et la performance globale des produits, des services, et des compétences.
    • C’est un levier de conquête de marché et souvent l’exigence indispensable pour répondre aux règlementations ou normes de certains clients ou pays.
  • Pistes possibles : 
    • Selon les marchés/produits ou clients ces exigences pourront être qualitatives, sécuritaires, environnementales, sanitaires, voire sociétales. Les certifications ISO 9001 pour le management de la qualité ou 14 001 pour le management environnemental sont de plus en plus généralisées. Les référentiels sont contrôlés par des audits d’organismes certificateurs ou labellisateurs – ces démarches impliquent un temps et des compétences dédiés.

    • L’intégration de compétences QHSE va devenir crucial pour les entreprises, pour maitriser et/ou correspondre avec facilité aux services équivalents des donneurs d’ordres ou répondre techniquement aux marchés / appels d’offres.

       

• Culture de l'international : 
  • Enjeux : 
    • Pour conquérir de nouveaux clients ou marchés au-delà d’un savoir-faire à adapter, les aspects culturels, juridiques, fiscaux, logistiques, concurrentiels, financiers doivent être identifiés.
    • L’autonomie (la souveraineté) d’une entreprise sur ces sujets est indispensable car ce sujet n’est pas toujours transférable /  acquérable rapidement.
    • Outre les salons, les études, les contacts directs de nombreux organismes peuvent aider l’entreprise dans des démarches d’approche.
  • Pistes possibles : 
    • Porter à la connaissance des entreprises mécaniques les organismes en capacité de les accompagner dans une démarche d’internationalisation
    • Les recrutements doivent intégrer cette dimension bien en amont.

    • Le développement de l’interculturalité s’inscrit comme nécessité, accessible via notamment la formation continue

       

• Gestion des compétences :
  • Enjeux : En plus des connaissances ci-dessus, la gestion des compétences commerciales ou techniques capables d’adresser les prospects dans leur langue ou dans leur culture métier est indispensable.

  • Pistes possibles : L’intégration progressive de profils avec une appétence à se tourner vers « l’extérieur » est déterminante.

     

Les activités et métier suivants sont concernés :

Gestion de la Supply Chain

• L'ingénieur pilotage de la matière dans les usines (ERP, logiciels spécialisés…)
• La gestion logistique industrielle
• Le Supply Chain Management

Les activités et métiers suivants sont concernés :

Maîtrise des langues et cultures étrangères

• Le commercial multilingue
• Le commercial export
• La maîtrise de l’anglais
• L'interculturel

Les activités et métiers suivants sont concernés :

Vente technico / commerciale

• Le spécialiste de la vente B2B
• L'ingénieur chargé d’affaires
• La double compétence technique / commerciale
• Le redéploiement des effectifs vers le commercial

Achats et critères d’achat

• L'acheteur industriel
• Les critères d’achat : prix vs. prise en compte de la flexibilité / réactivité, de l’empreinte carbone, du coût complet
• Les délais d’approvisionnement des composants électroniques

La force et l'horizon d'impact de cette activité critique sont :

Il s'agit d'une criticité actuelle et qui pourrait s’infléchir à l’avenir en cas de succès dans le changement de culture métier

Les leviers de cette activité critique sont :

• Un développement ou renforcement au sein des formations initiales commerciales de l’acculturation aux univers et innovations techniques ; pour ce faire, augmentation de l’implication des entreprises de l’industrie au sein des formations commerciales (interventions, partage de vidéo…)
• Une sensibilisation des étudiants des formations initiales techniques aux enjeux commerciaux afin de susciter des vocations
• Une promotion formations à l’interculturel, tant dans les cycles initiaux qu’en formation continue ; en particulier promouvoir les parcours technico-commerciaux avec échanges ERASMUS+ et une offre de VIE par les entreprises
• Un maintien des attendus en anglais au sein des formations initiales et un renforcement de façon impérative de l’acquisition / du maintien de compétences en anglais technique au sein des formations continues (pour toutes les qualifications des fonctions vente, approvisionnement, logistique, maintenance, achats) : prise en compte dans les plans de formation des entreprises à hauteur des besoins

Les principaux leviers d’accompagnement de cette activité critique sont :

• La formation initiale : maintien, renforcement, (re)développement
• La formation continue : maintien, développement, sensibilisation, lisibilité
• Le vivier : élargissement, accompagnement, rétention
• La communication : sensibilisation aux enjeux

La notion d’activité critique est complexe et délicate et la criticité toujours relative à un point de vue et à des dimensions. Sans prétendre unifier le débat économique, voire politique en ce domaine, un fil rouge a été retenu : identifier les activités des filières françaises de la branche Métallurgie qui sont indispensables à préserver ou à développer pour répondre aux besoins finaux du pays et maintenir un bon niveau d’activité et d’emploi sur le territoire aujourd’hui et demain.

Définie ainsi, la criticité relève de deux principales problématiques :

† 1er axe de criticité : les enjeux de souveraineté et de sécurité

L’ampleur de la crise de la COVID-19 a mis le projecteur sur les dépendances à l’égard d’acteurs ou de territoires étrangers et l’exigence de préserver notre indépendance dans certains domaines dits stratégiques (la Défense, l’aéronautique et le spatial, les composants électroniques pour ce qui concerne la Métallurgie). Les autres risques majeurs relatifs à la sécurité doivent aussi être contenus à l’échelle de la branche. Si les risques industriels font l’objet d’une vigilance ancienne, continue et maîtrisée, les enjeux de cybersécurité sont et seront majeurs.

† 2e axe de criticité : la capacité à capter les marchés actuels et futurs

Une activité peut être dite critique dès lors qu’elle est indispensable pour se maintenir sur le marché ou pour y être présent demain ou qu’elle procure un avantage compétitif majeur sur le marché européen ou à l’international.

†Les facteurs d’accentuation de la criticité

La criticité est toujours multifactorielle et se joue au croisement des dimensions suivantes :

·(Non)-maîtrise de technologies clés ou des savoir-faire fondamentaux indispensables ;

·Contrainte de rythme de transition ou d’évolution (ex. calendrier des règlementations) et/ou leur portée rupturiste qui obligent à des choix stratégiques forts conditionnant des décisions d’investissement structurantes, qui exigent une capacité d’adaptation des filières dans les territoires et un accès au financement alors même que l’incertitude et le manque de visibilité peuvent être forts ;

·Difficulté à disposer des ressources humaines suffisantes en nombre et qualités en lien notamment avec l’écosystème de formation ;

·Dépendance à certains maillons clés de la chaîne de valeur ou à des maillons fragiles sur le territoire ; la force des interdépendances sectorielles peut également accentuer la criticité d’une activité à l’échelle de la branche.

La maîtrise des savoir-faire traditionnels, dans l'ensemble des secteurs de la branche de la Métallurgie, reste indispensable pour maintenir la qualité de la production, notamment dans un contexte industriel évoluant vers davantage de postes numérisés et de procédés numériques.

• La criticité des savoir-faire métallurgiques traditionnels tient (i) à la rareté du vivier maîtrisant ces savoir-faire sur le marché du travail d’une part, (ii) à la longueur de la formation ou de l’expérience à acquérir avant de parvenir à un bon niveau opérationnel d’autre part. La criticité est particulièrement vive lorsque ce savoir-faire est rare en interne et que la taille de l’établissement ou l’activité ne permet pas la redondance. La criticité est maximale lorsque la rareté est telle qu’elle conduit à délocaliser certaines activités.
• La maîtrise de fondamentaux théoriques (mathématiques, géométrie…) est également critique pour mettre en œuvre ces savoir-faire et atteindre le niveau de qualité attendu pour la production.
• La maîtrise de savoir-faire traditionnels et potentiellement rares dans les secteurs du nucléaire, de la pétrochimie et de la Défense est d’autant plus critique que la conservation de ces savoir-faire se double d’un enjeu de souveraineté et d’indépendance stratégique. La criticité est d’autant plus forte que la rareté conduit à recourir à des travailleurs détachés.
• Le maintien des savoir-faire traditionnels a une acuité particulière au regard du développement des procédés numériques ou automatisés qui ne se substituent pas aux savoirs fondamentaux, théoriques et techniques, ni aux gestes physiques mais les accompagnent. Leur maîtrise demeure indispensable à la mise en œuvre des procédés et la maintenance (maintien de la capacité d’intervention technique bien que moins fréquente), mais aussi en cas de défaillance de la technologie.

Les activités concernées sont :

• Chaudronnerie, tuyauterie, soudure
• Maintenance industrielle, maintenance d’équipements
• Montage, câblage
• Usinage, fabrication additive
• Contrôle qualité
• Savoir-faire de précision, manuels

Comme dans de nombreuses filières, la montée en compétences sur des postes assistés par la machine ou en supervision de systèmes, ne doit pas occulter la nécessité pour les entreprises de disposer en nombre suffisant des métiers et/ou compétences traditionnels historiques : opérateur, régleur, technicien de forge, soudeur, chaudronnier...

Pour préserver / développer la souveraineté (du pays) et un bon niveau d’activité et d’emploi sur le territoire grâce à une performance accrue, 3 points sont aussi à développer :

• Promotion des savoir-faire traditionnels : 
  • Enjeux : 
    • Sans les savoir-faire et connaissances des compétences « cœurs de métiers », les solutions techniques ne peuvent pas être opérantes. Si les procédures et équipements peuvent constituer une partie visible du savoir-faire de l’entreprise, les talents eux sont conservés par la motivation, le partage des connaissances, la transmission, l’animation, le renouvellement, la formation (ces sujets ne sont pas toujours formalisés dans l’entreprise avec des actions précises).
    • La filière a besoin de mener des actions focussées sur l’image des métiers à l’instar des démarches entreprises pour valoriser les ateliers et les métiers traditionnels dans les industries du luxe.

  • Pistes possibles : 

    • Mise en avant des formations : mixant techniques traditionnelles et technologies de pointes aux niveaux opérateurs, techniciens, ingénieurs.
    • Mise en avant des entreprises « modèles », des avantages de la filière, et des évolutions des conditions de travail au sens large (environnement, management …) : diversité des secteurs, innovation, modernisation, perspectives d’emploi, QVCT (qualité de vie et conditions de travail) de la technicité des métiers dans une dimension « réalisation » de l’individu et « travail concret - utile » sont à encourager.
      
    • Soutien aux entreprises favorisant l’emploi et les métiers versus une tendance « usine sans salariés » qui peut être aussi une des solutions de la réindustrialisation face aux coûts salariaux et au manque de main d’œuvre : 2 types de modèles pourront co exister

     

• Perspectives métiers / Parcours de carrière : 
  • Enjeux : 
    • De plus en plus, ce sont surtout des compétences en matière de programmation et de réglage des machines, de surveillance des usinages, qui sont demandées aux opérateurs accentuant la tendance vers des personnels plus qualifiés avec une vision plus large de l’entreprise.
    • En plus de la polyvalence, les capacités analytiques permettant d’améliorer ou de régler les problèmes en autonomie deviennent fondamentaux pour évoluer.
  • Pistes possibles : La gestion des ressources humaines (GRH) peut mettre en place des actions autour des axes suivants :
    • Identification des rôles et compétences : organisation et fiches métiers à jour, compétences, formation.
    • Développement de carrière : Les parcours de carrière doivent être pensés autour des évolutions à court, moyen et long terme.
    • Formation continue : constante et pas simplement à l’occasion des changements d’organisation – permettent de donner des perspectives aux salariés.

    • Encourager la mobilité interne sur les postes ou les rôles : pour favoriser l’engagement et la transmission

       

• Gestion des compétences : 
  • Enjeu : Dans les PME, le dirigeant a souvent un rôle clé dans la fonction RH, pourtant les processus sont moins formalisés en GRH – La difficulté à stabiliser ou attirer le personnel rend cette gestion instable pour certaines PME où à contrario bien maitrisée pour d’autres (incarnation / proximité / vision) – qui possèdent les leviers d’attractivité notamment par un management communiquant / impliquant.
  • Pistes possibles : 
    • La capacité à faire évoluer les opérateurs vers le pilotage de la production, le management de proximité, par la mise en place de grilles de polyvalences pour donner des perspectives après formation sont des leviers possibles.
    • L’utilisation d’outils informatiques peut faciliter cette gestion des ressources humaines

Les activités suivantes sont concernées

Usinage / fabrication additive :

• L'usinage / l'usinage à commande numérique
• La fabrication additive / la fabrication 3D

Les activités suivantes sont concernées :

Contrôle qualité :

• Qualité, Contrôle qualité
• contrôle non destructif , contrôle spécialisé

Les activités, compétences, métiers suivants sont concernés :

Chaudronnerie, tuyauterie, soudure :

• Chaudronnerie
• Tuyauterie
• Soudure
• Polycompétence soudure / tuyautage

Montage, câblage :

• Electricien intégrateur / installateur
• Passage du câblage électrique à la fibre optique
• Montage, câblage

Usinage, fabrication additive :

• Usinage, usinage à commande numérique
• Fabrication additive, fabrication 3D

Les activités, compétences, métiers suivants sont concernés :

Maintenance industrielle, maintenance d'équipements :

• Responsable de maintenance électricien / électronique
• Electronicien de maintenance
• Technicien de maintenance électrique
• Maintenance de machines numériques
• Maintenance de machines et outils
• Maintenance industrielle chaudronnerie (nucléaire et pétrochimie)
• Maintenance du système de signalisation
• Analyse de pannes : lecture, compréhension de plans pour réparation de composants

La force et l'horizon d'impact de cette activité

Il s'agit d'une criticité :

• qui n’est pas nouvelle et reste actuelle
• qui se maintiendra à l’avenir : l’activité demeurera confiée à des opérateurs centrés sur l’exécution technique (avec interface numérique souvent limitée)
• qui se renforcera pour certains profils avec le renouvellement des générations à savoir technique très ancré par des générations gérant principalement par interface numérique

Les leviers de cette activité sont :

• Des actions d’élargissement du vivier : communication attractive (notamment vers les femmes), capillarité avec les établissements de formation initiale, actions de la branche et des territoires pour maintenir les formations ouvertes et en nombre suffisant. Ces actions vers les viviers doivent être complétées en amont par un travail sur l’attractivité des territoires (infrastructures, logement, scolarité/études…) pour lever les freins et permettre ou faciliter l’intégration de tous, collaborateurs et familles, sur la durée.
• Un accompagnement au plus près des situations individuelles des viviers structurellement les plus rares (nucléaire, pétrochimie, Défense, EMR) quel que soit le niveau de qualification en donnant de la visibilité sur le parcours professionnel et en intégrant les impacts sur la vie personnelle et familiale (appui sur l’écosystème local pour l’accompagnement du conjoint, des enfants…). Cet accompagnement des situations individuelles est à envisager également pour tous les profils complexes à fidéliser au regard des caractéristiques de l’entreprise ou de l’attractivité du territoire.
• Une réaffirmation du besoin de maîtrise des fondamentaux scolaires (maths, géométrie, français…) :
  • actions à mener en direction des formations initiales ;
  • sensibilisation des jeunes lors de leurs stages en entreprise (sensibiliser les tuteurs et le management, mise à disposition par la branche d’éléments communicants) ;
  • test d’aptitude à prévoir au cours de la phase d’intégration au sein de l’entreprise pour identifier les collaborateurs ayant besoin d’un module de renforcement ;
  • promotion du certificat professionnel CléA permettant de reconnaître la maîtrise des compétences socles et mise en place d’actions de formation complémentaires le cas échéant.
• Un développement et mutualisation de simulateurs / d’entraînement grâce à la réalité virtuelle pour maintenir la capacité d’intervention technique et sa gestion psychologique.
• Un dialogue PME - chambres syndicales / Pôle Emploi pour remonter les situations difficiles et rechercher des solutions opérationnelles d’appui aux TPE/PME.

Les principaux leviers d’accompagnement de cette activité critique sont :

• La formation initiale : maintien, renforcement, (re)développement
• La formation continue : maintien, développement, sensibilisation, lisibilité
• Le vivier : élargissement, accompagnement, rétention
• Le dialogue : institution, intra-filière
• La communication : sensibilisation aux enjeux